1- Le faux semblant
1- Le faux semblant
INTRIGUES Scenario 3
Tous droits réservés Joëlle JEAN-BAPTISTE
Sherley SHERLY
&
La Lydie de l’Or Price
1- Le faux semblant
Sherley Sherly se rendit, vers 14 heures au rendez-vous que lui avait fixé Julian Seifert, le responsable de la partie évènementiel du complexe.
L’Horizon Cybercafé ne s’ouvrait que dans l’après-midi. Sherley arriva vers 12 heures et s’assit au « Je trinque ». L’homme lui avait donné rendez-vous à la terrasse surplombant une partie de la ville.
Il semblait l’attendre en buvant un café. Mais en s’approchant, elle ne reconnu pas le visage de l’homme assis à l’ombre d’un palmier
- Mademoiselle Sherly, je suis content de vous voir.
- Qui êtes-vous ? J’avais rendez-vous avec monsieur Seifert.
- Il n’a pas pu se déplacer.
- J’ai dû annuler un cours pour le rencontrer, car il m’avait dit que c’était urgent.
- En effet, je me présente, Vivian Lemarck. J’ai un message de monsieur Seifert à vous transmettre en main propre. Il a dû partir dès ce matin en voyage à l’étranger.
- Je ne comprends pas, nous avions une réunion importante ce soir. Cela fait un an que je connais Julian, et il ne m’a jamais parlé de vous.
- Mademoiselle, je suis agent postal.
Il sortit de sa poche, une grosse enveloppe bleu indigo et la posa sur la table. Je ne suis qu’un intermédiaire, il prit son carnet électronique, où Sherley apposa sa signature.
- Merci, au revoir mademoiselle Sherly. Au fait, je suis fan de votre groupe. Pourriez-vous me signer un autographe pour mon petit frère ? Elle signa un calepin, qu’il rangea tout content.
- Mais où allez-vous ? On n’a pas fini.
- Je crois que je vais mettre fin à notre entretien. J’ai d’autres clients.
Il se leva brusquement et partit en prenant l’ascenseur.
Sherley intriguée essaya d’ouvrir l’enveloppe, elle la retourna et fut surprise de remarquer qu’elle comportait une serrure électronique.
Elle n’avait jamais vu un tel pli. Elle essaya de rejoindre le préposé, alors que les portes venaient de se refermer devant elles. Elle emprunta l’escalier de secours et parcourut les allées pour rattraper l’homme, en vain... Il venait de monter dans sa voiture de fonction.
Elle rencontra Soleily Del Amontes qui, ce jour-là était de service. Elle circulait entre les tables avec un grand plateau de jus divers. En voyant l’affolement de son amie, elle voulut savoir la cause.
- Que fais-tu là ?
- Je cherche un homme et...
- Tu n’as pas entendu l’annonce ? Et le cours de danse, la répétition ?
- Punaise, je l’avais oublié. Merci Soleily.
Sherley plaça le colis dans son sac de cours, et partit au cyber café. En arrivant devant la porte du bureau ouvert, elle aperçut un technicien mécontent.
- Mademoiselle Sherly, figurez-vous que je viens de recevoir une lettre de licenciement ce matin. Dans un mois, je ne ferai plus partie du complexe !
- Ce n’est pas possible ?
- Je l’ai accepté car j’ai d’ailleurs une proposition plus importante dans la ville voisine.
- Vous devez donner respecter votre préavis.
- Non, relisez donc les clauses de mon contrat. Il peut se casser à tout moment, sans préavis, du jour au lendemain.
- Mais qui vous a fait signer cet accord ?
- C’est votre nouveau directeur monsieur Dugons.
- Hervé Dugons ? Non, ce n’est pas possible. Je viens de rentrer de la tournée.
- Je ne suis pas le seul, c’est le lot de deux autres personnes. Le complexe est au bord de la faillite.
C’est complètement ahuri, que Sherley entra dans la salle des répétitions.
Elle fut soulagée de voir encore des responsables dans la salle. Carina Echaper, le professeur de moderne jazz, et Ludwig Kraken, le directeur artistique, animaient la séance.
Une chaleur intense régnait dans la pièce, lorsque le couple débuta par un slow voluptueux. Lucie Richard vêtue d’une robe moulante qui mettait en valeur ses courbes parfaites, esquissait un sourire en regardant son cavalier, troublée par ses yeux bleus. Pratis Vischa, la serrait délicatement dans ses bras en maitrisant ses mouvements.
Fabrice Garden appréciait guère la danse rythmée du couple. Il sortit brusquement de la pièce, en empruntant les escaliers de secours.
- Qu’est ce qui te prend Fabrice ? Tu es la pour examiner la nouvelle chorégraphie. Tu dois aussi l’apprendre car tu es le second cavalier de Lucie.
- Je sais, mais je crois qu’elle m’échappe ces jours-ci. Depuis qu’elle a rencontré ce Pratis Vischa, elle en a que pour lui.
- Il est riche, et a quasiment acheté la moitié de la ville, maintenant il drague ma petite amie ?
- Je n’ai vu qu’un couple en train de danser ! Ecoute Fabrice, je ne veux pas entendre tes doutes sur la fidélité de Lucie. Je la crois encore amoureuse de toi, mais tu es si nerveux. Elle s’est confiée à moi. Elle se plaint de tes scènes de jalousie qui lui font penser à Ricardo et Soleily.
- Firzy ? Franchement je suis doux comme un agneau à côté de lui.
- Alors fais lui confiance !
- Au fait, sais-tu où se trouve le nouveau directeur Hervé Dugons ?
- J’ai entendu dire qu’il était parait-il malade, depuis quatre jours. Je voulais le voir à propos d’une subvention musicale qu’il a annulée.
- Tu sais où il habite ?
- Non, mais on pourrait le demander aux services administratifs, pourquoi ?
- Nous irons lui faire une petite visite. Mais auparavant, viens noter leur prestation et apprendre les mouvements. Sois professionnel !
- Oui tu as raison, on a assez perdu de temps.
La cadence de la musique s’accéléra, lorsque la jeune danseuse tournoya plusieurs fois sur elle-même, laissant apparaître ses jolies jambes fines, et ses pieds maintenus dans des bottines tressées de strass brillants. Lucie Richard tournoyait dans la pièce avec son cavalier. Elle se renversait en arrière tandis qu’il lui enserrait la taille, puis, elle pointa sa jambe vers le plafond aux lustres scintillants.
La musique s'arrêta au même moment.
- Bravo ! S’écria Sherley en applaudissant longuement. Elle fut suivie par les quelques privilégiés qui assistaient à la répétition.
Quelques instants après elles leur expliquèrent la situation.
- Et il trouve le moyen d’envoyer des lettres de licenciements ? Demanda Lucie.
- Où habite-t-il ?
- Je crois qu’il vit près de la marina. Je l’ai déjà croisé à un cocktail de la ville.
- Allons dans son bureau, proposa Garden qui força la serrure.
Ils entrèrent dans une pièce aux tiroirs renversés, et aux papiers qui s’éparpillaient un peu partout.
- Mais qu’est-ce que c’est que ce chantier ? S’étonna Garden.
- J’en conviens, c’est plus en désordre que chez toi ! S’exclama Lucie Richard.
- Il y a de l’ordre dans mon désordre ! Là c’est le chaos.
- Ben voyons ! Se moqua-t-elle.
Elle regarda une liste et fut étonnée de son choix. Le complexe allait très mal. Plusieurs comptes étaient au rouge. On dirait qu’en trois mois, il y avait eu des évasions fiscales.
- Regarde Sherley les grosses sommes ont disparu.
- Qui est cet homme ?
- Son téléphone ne répond pas, dit Lucie en raccrochant.
- Il m’a été recommandé par ma mère, dit Lucie Richard.
- Et aussi par mon père, termina Soleily Del Amontes. Je ne comprends pas, j’ai honte.
- Il nous a mis sur la paille ! S’exclama Sherley.
- On va commencer par condamner son bureau. Il ne doit y plus avoir accès.
- Regarde son ordinateur !
- Il a un code d’accès diffèrent de celui du cyber café.
- On a besoin de l’aide d’un spécialiste. Bikerman, ou Cunningham ! Ajouta Garden en essayant de le débloquer.
- Je n’ai pas de nouvelles d’eux, depuis un certain temps. Il y a une réunion ce soir, et ils pourraient nous aider.
- Il faut contacter Seifert, alerta Soleily Del Amontes qui venait d’être informée.
- J’avais justement rendez-vous avec lui et...
Sherley Sherly fut interronpue par un bruit strident.
L’enveloppe que lui avait remise le postier sonna au même instant. (…)
De mauvaises surprises les attendaient.