Scenario 3 Sherley SHERLY & la Lydie de l’Or Price
Prologue scénario 3 Sherley Sherly & la Lydie de l'Or Price
Prologue scenario 3
Tous droits réservés Joëlle JEAN-BAPTISTE
Sherley SHERLY
&
la Lydie de l’Or Price
Dans un quartier huppé de Marcyvillers
En peine nuit, Philipe Lexington sortit doucement de son lit, en évitant de réveiller sa jeune épouse Cassandra.
Elle dormait maintenant, profondément. Il lui caressa longuement les cheveux et lui fit un tendre baiser.
- C’est pour nous que je fais tout cela ma chérie, murmura t-il tout bas...
Ensuite, il se dirigea vers le lavabo et lava le verre dans lequel, Cassandra avait bu récemment un puissant sédatif. Il s’en voulait encore de l’avoir droguée. Mais il devait cette fois agir, après ses nombreuses tentatives. Il fit couler l’eau chaude dans la baignoire, et regarda la pendule.
Il était une 1 h 55 du matin.
L’homme, âgé d’une trentaine d’années, s’habilla rapidement en enfilant un jogging noir. Puis, il rentra dans sa penderie, et poussa une malle cachée dans un double fond.
Il sélectionna des objets : un skyphos en argent, un pilon en laiton et son mortier, ainsi qu’un miroir à triple facettes orientales. Il choisit, une bombe de gaz lacrymogène, un spectro liquide, un vergeter, une boite hermétique sculptée de motifs. Il reconnut l'alphabet turc de l'Orkhon, et avait du mal à transcrire les lettres. Il aperçut un groupe et devina le mot « mort ».
Il prit une étoffe pourpres, la déroula et trouva un Glock 17. Il allait devoir utiliser un pistolet semi-automatique. Sans état d’âme, il y ajouta le silencieux.
L'homme nerveux, vérifia scrupuleusement l’arme, y compris le chargeur.
Il ne comprenait pas pourquoi le professeur Aaron Khatib, de l’université de la Duodécale de Marcyvilliers, dont il était un des assistants, avait insisté en lui disant :
- Philipe, il faudra vous armer et vous devrez rester toujours face au miroir, sinon, cela sera une catastrophe. Et surtout, ne vous séparez pas du miroir.
Ainsi, en respectant scrupuleusement les ordres du vieux fou, il retourna dans la salle de bain, et plaça le miroir à facette sur une chaise en face de la baignoire. Il constata qu’il saignait du nez, car des gouttes de sangs s’écoulaient dans l’eau. Il ferma le robinet de la baignoire remplit. Il était trop anxieux, en pensant aux enjeux. Il prit du coton et pencha la tête en arrière...
Pendant toute la journée, il ressentit une appréhension. Il tournait en rond dans sa maison en répétant les gestes qu’il devait faire depuis plusieurs semaines.
Il était deux heures, quand il décida de commencer le rituel. Il s’approcha du lit de sa femme. Son épaule découverte montrait des taches de rousseurs. Il enleva son alliance, ouvrit son livre de chevet au marque page et y placa sa bague.
- Elle comprendra que je n’avais pas le choix. Pardonne-moi ma chérie.
Puis, il retourna dans la salle d’eau. Maintenant, il était près. Il enfila des gants, ouvrit délicatement la boite, et fut ébahi de voir les trois tubes sacrés. Il sélectionna le violet, au fond duquel de petits éclairs brillaient par intermittence. Il souleva le bouchon métallique, et versa trois gouttes, lentement, comme le lui avait recommandé le professeur Aaron Khatib. Ensuite, le reboucha délicatement, et le posa sur le rebord.
Il prit un tube en verre dans la boite hermétique, et versa le contenu dans le skyphos en argent. Des craquements se firent entendre. Il s’approcha et distingua des filaments multicolores qui s’entrelaçaient.
Qu’est-ce que c’est que ces trucs ?
Afin d’actionner les capteurs, il se frotta le bras et enfila sa cagoule. Puis, délicatement, il versa le contenu du skyphos dans la baignoire. Les filaments étaient devenus de gros vers noirâtres qui se démultipliaient.
C’est épouvantable, je ne peux pas entrer dans ça ? Pensa-t-il en se précipitant dans le lavabo pour vomir. Il se regarda dans le miroir et vu du sang couler de ses lèvres.
Merde... encore ?
Il ferma les yeux, refusant de regarder la baignoire. Il ne s’agit que d’algues, ce n’est pas ce que je vois ? Il s’agit d’algues ! Se bornait-il à penser.
Il se glissa lentement dans le bain vaporeux, où se fragmentaient de grosses bulles bariolées. Il sentait les vermines grouiller dans son dos, et entrer maintenant dans ses vêtements. Soudain, il prit sa respiration et resta sous l’eau, en essayant respirer le moins plus possible.
C’est en se retournant pour procéder aux exercices de survis, que l’un des tubes sacrés tomba malencontreusement dans la baignoire.
Pendant ce temps, au coin de la rue, deux hommes attendaient patiemment dans une berline noire.
- Petit, as tu bien revérifié les appareils ? Demanda Achille Vernon, un personnage corpulent, avec des tatouages qui ressortaient sous sa chemise entrouverte.
- Il n’y a pas de soucis, répondit Bob Stiller. Le jeune garçon essaya de rassurer l’homme nerveux qui vérifiait son pistolet.
- Qu’est-ce qu’il fout ? Il a vingt minutes de retard !
- Nous devons attendre encore, monsieur. S’il ne vient pas dans quinze minutes, j’irai le chercher, proposa l’adolescent.
Lorsqu’il ressortit de sa baignoire, Philipe Lexington regarda l’heure. Stupéfait, il remarqua qu’une bonne demi-heure s’était écoulée, alors qu’il ne devait rester que cinq minutes seulement dans le bain. Étonné, il se dépêcha de rentrer le matériel, puis chercha le seul tube manquant.
Où a-t-il bien pu passer ?
L’homme frigorifié, évita de se sécher. Il attrapa une serviette et la posa sur son épaule. Puis, il enfila des tennis pendant que la baignoire se vidait. Il était content de voir qu’aucun vers n’apparaissait. Soudain, il découvrit le flacon.
Il écarta ses paupières, déglutina, et se regarda dans le miroir.
Il mit ses poings sur sa bouche pour éviter d’hurler. Il ne voulait pas réveiller sa femme et ses deux jeunes enfants qui dormaient dans les chambres voisines. Il s’aperçut que son apparence était déformée. Il avait tout fait foirer !
Il avait maintenant très chaud. Il prit sa mallette, et descendit lentement au rez-de-chaussée. Ensuite, il sortit par la porte arrière de la maison et traversa le jardin. Une pluie fine tombait. Lorsque des gouttes s’abattirent sur son visage, de petites étincelles se produisirent. Il décida de mettre sa cagoule, car il ne voulait pas que ses associés le voient dans cet état.
Lexington les rejoignit, et s’installa rapidement à l’arrière de la voiture.
- Démarrez les gars. Ordonna-t-il.
- Phil, où étais-tu ? On a trente minutes de retard ! Dit le jeune garçon.
- Je t’ai dit de démarrer ! Cria-t-il.
- Qu’est-ce qui t’arrive Phil ?
- Tu as perdu ta langue ?
- La ferme ! Répondit l’homme excédé. Concentrez-vous !
Puis, il hésita puis lâcha...
- Ou, on y restera tous !
Pendant le trajet qui les emmenait vers la zone industrielle de Maxtoplaxy, celui qui était habituellement si dynamique et plein d’entrain, ne leur parlait plus. Un silence pesant régnait dans la voiture.
Il était trois heures, lorsqu’ils arrivèrent dans une friche industrielle, située derrière Maxtoplaxy.
La voiture des trois hommes se gara derrière un monticule de palettes. Lexington sorti le premier, s’éloigna et cracha un long jet de sang dans un caniveau. Il était fiévreux et ne voulait rien laisser paraitre.
Au loin, dans une fourgonnette noire qui les avait suivis, un homme photographiait silencieusement leur moindre fait et geste.